Casablanca se bat pour sa formation en architecture

« Beaucoup d'encre a coulé à propos de l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca. Depuis son ouverture, cet établissement a suscité plusieurs polémiques. Toutefois, l'Ecole n'a pas baissé les bras. Elle a milité et milite encore pour faire reconnaître son diplôme. Dans ce cadre, ledit établissement affirme que «conformément à la procédure officielle d'accréditation d'un établissement pour la délivrance d'un diplôme reconnu par l'Etat, l'EAC présentera en janvier 2011 son dossier au ministère de l'Enseignement supérieur».

Si tout se passe bien, elle pourra alors décerner aux élèves de sa promotion le diplôme de l'école qui aura ainsi «valeur d'équivalence avec le diplôme de l'Ecole nationale d'architecture». L'Ecole indique également que les 5 années d'étude de l'EAC ont été successivement validées par l'Ecole nationale d'architecture ENA. La 5e année a été validée à fin mai 2010. «La 6e année étant consacrée à la préparation et à la soutenance de la thèse, sa validation relève de l'évaluation des projets de fin d'études par le jury de diplômes.

Le décret d'application n 02-09-717 de la loi n 01.00 publié le 17 mars 2010 prévoit d'entamer la procédure de demande d'accréditation des établissements privés à partir de janvier 2011». Cet établissement d'enseignement supérieur arrivera-t-il à avoir l'équivalence tant réclamée par les étudiants et leurs parents ? Il faudra attendre 2011 pour avoir la réponse exacte. En attendant, l'EAC se veut très rassurante : «L'enseignement se déroule conformément à un cahier des charges précis qui a fait l'objet d'une convention avec l'Education nationale et le ministère de l'Habitat». En effet, une commission de contrôle de l'ENA assure le suivi des cours. Les enseignants de l'EAC, dont plusieurs enseignent à l'ENA, sont également contrôlés par deux commissions annuelles du ministère de l'Education nationale. L'Ecole a, par ailleurs, octroyé les diplômes à sa première promotion. Amine Karrakchou, Ismail Tazi et Aahd Robay sont les trois premiers à terminer leurs études à l'EAC, et à
se confronter à leur pain dans le monde de la création architecturale.

Premiers inscrits en 2004, ces étudiants ont fait un parcours qui leur a permis d'appréhender et pratiquer les concepts de l'architecture contemporaine et durable. Ils ont participé à la naissance de l'Ecole, partagé et contribué à son évolution durant six ans. Rappelons que les étudiants de l'EAC ont remporté en avril dernier le 2e prix aux Holcim Awards pour le développement durable à Mexico. Parmi 7 universités partenaires, l'un des trois groupes de l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca qui participaient à ce concours a été primé pour un projet sur les maisons Tombeau. L'EAC essaie ainsi de se conformer aux normes de qualité nationales et internationales pour prouver ses compétences et mériter l'équivalence de ses diplômes. Pour ce faire, elle multiplie les partenariats. «L'état marocain vient de consolider son soutien à l'EAC par l'intégration de l'université Hassan II et la société Al Omrane, filiale du ministère de l'Habitat au conseil d'administration de l'Ecole ».

Face au déficit annoncé de 3000 architectes en 2010, la volonté de l'Etat marocain a été, dès 2004, de fournir au pays de nouveaux architectes pour accompagner le dynamisme que connaît le secteur de la construction. L'EAC vise à répondre à un besoin urgent de formation à cette profession.

Le cursus universitaire de l'EAC est conforme aux normes de qualité nationales et internationales. Il est validé par l'ENA et confirmé par des audits réguliers réalisés par des experts d'écoles prestigieuses telles que Paris, La Villette ou la Cambre Bruxelles.

Le corps professoral est formé d'universitaires et de professionnels : des architectes, urbanistes, sociologues, historiens…, dont plusieurs ont participé à la création de l'ENA à Rabat. Trois stages sont inscrits dans le cursus de l'Ecole : un stage ouvrier, un en institution administrative et un en agence.
L'EAC multiplie aussi les mises en situation professionnelle et la participation de ses élèves à des concours internationaux. »